Jean-François DELAUNAY, Rimbaud, son silence et le bruit de nos paroles
Łask 2010
ISBN 978-83-60178-76-8
stron 66
format: 21,0 × 14,0 cm
oprawa: miękka matowa
L’être de Rimbaud nous parvient recouvert des fortes poussières du mythe — mythe non pas issu de l’inconscient collectif, mais élaboré par l’intérêt des consciences individuelles. Le faux, l’improbable, le scandaleux vont très vite durcir en coquille autour d’un être dont le noyau nous apparaît de plus en plus enfoui.La dissection voulait révéler l’organe interne, le mettre à nu ; le forage voulait faire jaillir le liquide inconnu, sans doute tinté d’or. Mais c’est la mort qu’on touche sans cesse, et le cadavre, comme dans la pièce de Ionesco, continue de grandir.
«Après Cézanne, Rimbaud est sans doute l’artiste sur qui l’on a dit le plus grand nombre d’âneries et de sottises prétentieuses.»
II est bon de commencer avec cette citation de Suarès car nous n’échapperons pas à ce qu’elle énonce. Et tout ce que l’on peut dire sur cet effroyable silence contient déjà sa portion de scories. Puisque c’est le silence qui est en face de nous, nous l’investissons de nos intentions et ce sont nos propres images qui s’installent en lui. C’est le bruit seul de nos paroles qui nous revient le plus souvent après réfraction sur une surface difficile à entamer.
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